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Les premières décisions de Coutière chez Gascogne
La machine est lancée, pour le meilleur et pour le pire. Le plan Coutière de relance du Groupe Gascogne, pilier industriel landais (2 000 salariés), aux ramifications lot-et-garonnaise et périgourdine, est à l'œuvre. Pour bien comprendre les enjeux économiques et sociaux de ce lourd dossier, il faut rappeler que le Groupe Gascogne est encore au plus mal. L'entreprise a perdu quelque 180 millions d'euros de 2011 à 2013. Son endettement culmine à 150 millions d'euros, malgré l'effacement d'une partie de l'ardoise. Ses résultats d'exploitation étaient devenus régulièrement négatifs. Celui de 2014 le sera encore, à hauteur de 6 millions d'euros, alors que l'état a renoncé à 8 millions de dettes sociales et fiscales pour aider à la reprise du groupe, une décision actée lors du protocole d'accord d'avril 2014 piloté par le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri). Celui-ci s'applique désormais.
42 M€ d'argent frais
Pour cette reprise, plusieurs actionnaires ont investi plus de 42 millions d'euros d'argent frais. Chez les financiers, la Banque publique d'investissement et le Crédit agricole sont montés au capital. Mais la reprise doit tout à l'implication de deux industriels landais, Laurent Labatut, le patron de DRT (une major française de la chimie verte), et Dominique Coutière. Ce dernier, fondateur de Biolandes, a investi 12 millions d'euros dans Gascogne. Devenu PDG du groupe à l'automne, il a engagé depuis son plan pour le remettre à flot. Ses premières décisions sont prises. Convaincu que Gascogne devait garder tous ses métiers, il a d'abord réorganisé l'entreprise en deux branches : un pôle emballage (papier, sacs et produits complexes), réunifié avec un seul patron, une seule direction des ressources humaines et un seul service achat. Il pèse aujourd'hui 339 millions de chiffre d'affaires, mais va devoir lui aussi se réorganiser. Et un pôle bois (72 millions d'euros de CA), qui vient d'annoncer un plan social.
Plan social dans le bois
77 emplois seront supprimés à Marmande (Lot-et-Garonne), Belvès (Dordogne) et dans les unités landaises du groupe. « Nous sommes hors marché sur le charbon de bois et les tasseaux et moulures aujourd'hui », explique Dominique Coutière. Gascogne investit d'abord 1 million d'euros dans la recherche, pour trouver les produits porteurs de développement. Essentiel pour une société qui ne déposait pas ou peu de brevets depuis des lustres !
La localisation de la nouvelle unité de coupe aboutage bois (sur de longues sections utiles dans la construction) est encore à l'étude : ce sera Saint-Symphorien ou Castets. La décision est imminente. Le projet de fabrication de pellets est différé car jugé « inopportun ». Il devait pourtant être générateur de cash. Le site de Mimizan bénéficiera de 70 millions d'euros d'investissement de productivité. Celui de la nouvelle chaudière est lancé. Il devra lui aussi ajuster ses effectifs. Les salariés exposés à l'amiante (130 sont concernés) pourraient bénéficier des dispositifs de retraite anticipée s'ils le souhaitent. Un accord est en cours de négociation avec l'état et les partenaires sociaux. Les réductions d'emploi pourraient concerner au final environ 10 % de l'effectif total. « Nous avons jusqu'à la fin de 2017 pour être capables de payer nos salaires, nos fournisseurs et nos banques », explique Dominique Coutière, qui n'a jamais prétendu « être un magicien ». Les salariés ne l'auraient pas cru.