Lot-et-Garonne : une grève sans fin à Gascogne Wood
http://www.sudouest.fr/2015/03/19/une-greve-sans-fin-1863632-3755.php
La production a été arrêtée, mercredi, à Gascogne Wood par une grève des salariés reconduite ce jour. Et durablement selon les syndicalistes.
Ils l'appellent le « plan social », le fameux PSE qui veut pourtant dire « plan de sauvegarde de l'emploi ». Pour dire si l'optimisme ne va pas de pair avec ce qu'il se dessine chez Gascogne Wood, à Marmande, depuis le 29 janvier.
Mercredi, les salariés ont définitivement rangé au placard le semblant d'espoir qu'il plaçait en leur groupe, ce géant du bois qui fabrique et commercialise des produits bois et papier sur plusieurs sites du Sud Ouest de la France. « Les carottes sont cuites », disait sans même sourire, l'un des employés à l'heure du casse-croûte devant l'usine.
21 postes seront supprimés ici (78 emplois sur trois sites). « On est au courant depuis un mois et demi. Mais nous avions deux mois pour négocier le PSE. Et finalement, hier (mardi, NDLR), nous avons reçu la convocation pour le Comité d'entreprise (CE) qui doit donner son avis sur le PSE. Il aura lieu vendredi (demain, NDLR). C'est un point d'arrêt aux négociations, une semaine plus tôt que la date possible. En l'état, les conditions de ce PSE ne nous vont pas du tout », indiquait hier, Jean-Paul Pourredon, représentant CGT. Malaise, donc. Sur les douze mois d'accompagnement dans le projet de reclassement demandé par les syndicats, Gascogne ne consent à en accorder « que neuf, et pour les 57 ans et plus, douze mois. Mais nous sommes très peu à être aussi âgés… »
La production, car il en reste encore sur le site, est à l'arrêt. Tous sont mobilisés, mis à part la maîtrise et le bureau.
Sur le volet rémunération pendant cette période de reclassement, la CGT demandait 100 % du brut « pour atteindre 85 % net de notre salaire. Mais dans le PSE, on parle d'une rémunération à hauteur de 75 % brut à laquelle il faut encore déduire 64 euros de complémentaire santé… », détaille Jean-Paul Pourredon.
Déjà en 2007
L'impression de ne pas être écouté du tout. « Même le cabinet d'étude indépendant, mandaté par le CHSCT( comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) pour analyser les faiblesses du PSE, n'aura pas assez de temps pour étudier le fond du dossier, ils ont réduit à un mois au lieu de deux leur temps d'études. »C'est donc parti pour une grève illimitée. La production, car il en reste encore sur le site, est à l'arrêt. Tous sont mobilisés, mis à part la maîtrise et le bureau. Une grève qu'avait déjà connue l'usine (et le groupe), en 2007, « puisque nous avions fait quinze jours de grève. Là encore, on est déterminés. » Une grève nourrie par ce manque de négociations dans le PSE, mais qui veut aussi dire « on n'est pas d'accord avec ces suppressions d'emplois. On délocalise la production dans les Landes et on donne la production de sapins à des sous-traitants. C'est supprimer de l'emploi pour quoi ? », demande Pourredon devant ses collègues.
La réponse, ils ne l'attendent pas : « On sait que Dominique Coutière, désormais à la tête du groupe, se présente aux Départementales. Ils préservent l'emploi justement sur ses sites landais et licencient dans les autres départements pour contenter son électorat. » Et un camarade d'ajouter « sous la bannière socialiste, c'est pas gros ça ? ». Ambiance.
Sur les deux autres sites concernés (Landes et Dordogne), pas de mouvement, mercredi.